Tragedie en mediterranée : le point de vue des politiques
L’Assemblée nationale du Mali.
L’Assemblée nationale du Mali, affirme dans un communiqué, avoir « appris avec consternation et profonde tristesse » le naufrage le 19 Avril dernier d’un chalutier d’infortune dans la méditerranée aux larges de la Libye. « L’accident s’est soldé par la mort par noyade de 450 personnes sur les 700 occupants du navire dont 196 Maliens d’après les derniers chiffres communiqués par le ministère des maliens de l’extérieur ».
Face à une telle situation qui endeuille le Mali et l’Afrique, l’Assemblée nationale affirme encourager toutes initiatives en faveur d’un soutien multiforme aux familles maliennes endeuillées par la disparition brutale de leurs proches. « Elle exhorte le gouvernement malien à se joindre aux autres décideurs africains et du monde en vue de prendre des initiatives et des mesures rapides et efficaces pour éradiquer les activités de passeurs clandestins aux motivations purement mercantiles et criminelles ».
←Tiébilé Dramé
Des propositions peu courageuses et bien en deçà de celles du Parena (opposition). « Les disparitions tragiques de jeunes Africains en mer prennent l’allure d’hécatombe qui interpelle la conscience universelle. Elle pose avec gravité et acuité de nombreuses questions », avait souligné le parti du « bélier blanc », dans un communiqué. Pour le président du Parena, Tiébilé Dramé, il y a la responsabilité des gouvernements des pays de départ et de transit, celle « des requins-passeurs » qui s’enrichissent du sang de la jeunesse africaine, mais aussi la politique d’immigration et de visa de l’Europe qui érige des murs à ses portes, obligeant les migrants à recourir, au péril de leur vie, à des moyens de fortune pour traverser la Méditerranée.
« La tragédie des boat-people africains interpelle également les émigrés et leurs associations en Europe. Qui avance l’argent pour payer aux passeurs les frais exorbitants de traversée? Quels messages sont envoyés aux jeunes restés au village? », s’est-il interrogé.
Il préconise de prendre l’initiative d’une réunion des pays de départ notamment ceux du bassin du fleuve Sénégal et du Sahel afin de coordonner les réponses et élaborer une politique d’émigration commune ; la convocation d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine spécialement consacrée à la tragédie des boat-people africains et l’initiative d’un sommet extraordinaire de la CEDEAO et de l’Union Africaine pour définir des politiques concertées en matière d’émigration des Africains vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie.
A. DIALLO