Trois journalistes russes assassinés en Centrafrique. Leur tort : enquêter sur le groupe Wagner ?
Le reporter de guerre chevronné, Orkhan Dzhemal, le cameraman Kiril Radchenko, et le réalisateur Alexander Rastorguev.
Trois journalistes russes ont été tués dans la nuit de lundi à mardi en Centrafrique. Un acte qui ressemble à une exécution en bonne et due forme
Les trois journalistes russes travaillent pour le média d’opposition ‘The Centre for Investigation‘ (TsUR) de Mikhaïl Khodorkovski, devenu un des principaux opposants au Kremlin. Celui-ci a confirmé la nouvelle. Les trois journalistes de l’équipe de tournage ont été tués : un reporter de guerre chevronné, Orkhan Dzhemal, le cameraman Kiril Radchenko, et le réalisateur Alexander Rastorguev.
Une enquête sur le groupe Wagner
Ils enquêtaient sur des mercenaires privés russes, en particulier le groupe Wagner, présent en Centrafrique. « Il s’agissait d’hommes courageux qui n’étaient pas simplement préparés à recueillir du matériel documentaire, mais qui voulaient le « sentir » dans la paume de leurs mains. » indique Khodorkovski sur son site.
Une exécution en bonne et due forme
« Neuf ravisseurs enturbannés ne parlant ni le français ni le sango » (la langue nationale), ont confisqué le véhicule des journalistes à 23 km de Sibut avant d’exécuter par balles les trois ressortissants russes a indiqué Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, sur TVCA, selon Reporters sans frontière. « L’un d’entre eux serait mort sur place, les deux autres un peu plus tard des suites de leurs blessures ». Ces précisions ont été fournies grâce au témoignage de leur chauffeur, blessé lui aussi, mais ayant réussi à s’échapper.
Une enquête approfondie nécessaire
L’ONG de défense des journalistes, Reporters sans frontières (RSF), a demandé aux autorités centrafricaines et russes « de mener une enquête sérieuse et approfondie pour identifier les auteurs ».
B2
Qui est le groupe Wagner ?
La Russie a désormais recours également à des sociétés privés pour assurer les guerres discrètes qu’elle mène à l’Est de l’Ukraine en Syrie ou assurer sa présence sur des terrains nouveaux comme en Centrafrique . Le groupe Wagner est l’un d’entre eux. La mort de plusieurs de ses ’employés’ le 7 février dernier en Syrie, dans la région de Deir Eezzor, a braqué le projecteur sur ces soldats de l’ombre. Elle illustre ce qu’on peut appeler Une nouvelle guerre froide.
Wagner est créé par un ancien officier du GRU (renseignements militaires russes), Dmitri Outkine, qui a fait partie d’un premier convoi de mercenaires russes envoyés en Syrie à l’automne 2013. Mal préparés, leur aventure se termine en fiasco. Dmitri Outkine participe ensuite à partir de juin 2014 aux combats dans l’est de l’Ukraine avec les séparatistes pro-russes, selon des médias et les services ukrainiens.
Ce conflit constitue l’acte de naissance du « groupe Wagner ». Dans cette région, la Russie a toujours réfuté toute présence militaire, malgré les affirmations de Kiev et des Occidentaux ainsi que des témoignages Vladimir Poutine ayant seulement admis que des soldats de l’armée russe pouvaient s’y rendre sur leur temps libre.
Pingback: Trois journalistes russes assassinés en Centrafrique. Leur tort : enquêter sur le groupe Wagner ? – Malicom – L’info sur le bout des doigts. | Malicom – Actualité du Mali sur Internet