Un chef jihadiste arrêté dans le centre du Mali, près d’une ville récemment attaquée
Mahmoud Barry, alias Abou Yehiya, est un des plus hauts dirigeants d’Ansar Dine Macina.
Le chef d’une unité du groupe jihadiste malien Ansar Dine opérant dans le centre du Mali a été arrêté mardi par les forces spéciales maliennes près de Nampala (centre), où 17 soldats maliens ont péri récemment dans une attaque, selon des sources de sécurité.
Nos forces spéciales ont capturé aujourd’hui (mardi 26 juillet) vers 16H00 (locale et GMT) Mahmoud Barry, alias Abou Yehiya, qui est un des plus hauts dirigeants d’Ansar Dine Macina, a affirmé à l’AFP un officier de la Sécurité d’Etat (SE, renseignement) dans la nuit de mardi à mercredi.
L’information a été confirmée par plusieurs sources de sécurité, précisant que l’intéressé, de nationalité malienne, est l’émir de la katiba (unité combattante) Ansar Dine du Macina. Il était en cours de transfèrement vers Bamako, la capitale, ont indiqué ces sources.
Il est entre les mains de nos hommes qui sont en train de s’organiser pour l’amener à Bamako où il sera entendu, il a pris part à plusieurs attaques contre les positions des FAMa (Forces armées maliennes) entre 2015 et maintenant, a ajouté l’officier de la SE.
Selon une autre de sécurité malienne, son arrestation s’est déroulée entre les localités de Nampala et de Dogofri, dans la région de Ségou (centre).
De même source, Abou Yehiya a très probablement participé à l’attaque contre l’armée malienne à Nampala, le 19 juillet, qui a fait 17 morts et 35 blessés parmi les soldats, selon un bilan officiel.
Depuis plusieurs jours, les forces spéciales des services du renseignement du Mali étaient à la recherche de l’individu dans la zone, a-t-elle précisé.
Le 19 juillet, des hommes armés avaient attaqué le camp militaire de Nampala (plus de 510 km de Bamako), proche de la frontière avec la Mauritanie. Le gouvernement a dénoncé une action terroriste coordonnée et annoncé une opération de traque des assaillants, qui avaient occupé le site pendant plusieurs heures et emporté avec eux des matériels et véhicules militaires.
L’attaque a été revendiquée par deux groupes armés, un mouvement armé peul révélé en juin – et qui s’est défendu à sa création d’être jihadiste ou indépendantiste – et le groupe Ansar Dine, de l’ex-chef rebelle malien Iyad Ag Ghaly. Le camp de Nampala a déjà été visé par plusieurs attaques meurtrières depuis janvier 2015.
Ansar Dine fait partie des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, à la faveur de la déroute de l’armée face à une rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ils ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix entre le gouvernement, des groupes armés qui le soutiennent et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.