Un important chef jihadiste aurait été arrêté au Mali
Le plus important chef jihadiste présumé du sud du Mali, Souleymane Keïta, aurait été arrêté près de la frontière mauritanienne et transféré dans la capitale malienne Bamako par les forces spéciales des services de renseignements maliens, a appris jeudi l’AFP de sources de sécurité maliennes.
Cette arrestation, vers la localité de Sokolo, aurait été notamment permise grâce à l’arrestation d’un de ses alliés il y a quelques mois dans le centre du Mali, selon une autre source de sécurité.
« Il s’apprêtait à regagner Tombouctou, pour rejoindre probablement après son mentor Iyad Ag Ghaly dans la région de Kidal » (nord-est), a ajouté la même source, en référence au Touareg Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste Ansar Dine.
Selon les services de sécurité maliens, lors de la mainmise djihadiste sur le nord du pays en 2012, Souleymane Keïta a combattu aux côtés d’Iyad Ag Ghaly, puis, après l’intervention militaire lancée à l’initiative de la France en janvier 2013, a créé dans le Sud, sa région d’origine, la « katiba (unité combattante) Khaled Ibn al-Walid ».
Son groupe, également appelé « Ansar Dine du Sud », en raison de ses liens avec Iyad Ag Ghaly, est composé d’environ 200 personnes, selon une source sécuritaire malienne.
Chef d’un camp d’entraînement. En mars 2015, les services de sécurité l’avaient accusé d’être le chef d’un camp d’entraînement militaire découvert dans la périphérie de Bamako, où des armes avaient été saisies par l’armée malienne.
Par ailleurs, les autorités maliennes avaient accusé l’année dernière le groupe de Souleymane Keïta d’être l’auteur d’attaques dans les localités maliennes de Fakola et Misséni, non loin de la frontière ivoirienne, et d’implication dans des « actes terroristes » dans la capitale malienne.
Peu après des attaques dans la région de Sikasso (sud) en septembre 2015, sept jihadistes maliens présumés arrêtés en Côte d’Ivoire et extradés au Mali en septembre 2015 avaient reconnu appartenir à la katiba Khaled ibn al-Walid et avoir participé à des attaques contre des localités du sud et du centre de leur pays, selon des sources proches du dossier.
Isoler définitivement les jihadistes. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.
Longtemps concentrées dans le nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.