Un Nigérian à la tête de la BAD, échec de la diplomatie malienne
L’anglophone, Akinwumi Adesina, 55 ans, qui parle français a été élu avec 58,10% des voix après six tours de scrutin.
Le Conseil des gouverneurs a élu jeudi 28 mai un Nigérian nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD). Un camouflet pour la diplomatie malienne qui visait bien ce poste.
Le ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina, a été élu jeudi 28 mai à Abidjan président de la Banque africaine de développement (BAD) avec 58,10% des voix après six tours de scrutin. Le candidat nigérian, qui remplacera le Rwandais Donald Kaberuka à la tête de cette institution stratégique pour le continent, a devancé le Tchadien Bedoumra Kordje, deuxième avec 31,62% des voix, et la candidate cap-verdienne (10,27%).
Huit prétendants se disputaient la direction de la BAD, l’une des cinq grandes banques de développement dans le monde et institution panafricaine incontournable. À l’issue du premier tour de vote, Le candidat nigérian Akinwumi Adesina a obtenu près de 26% des voix, devançant la candidate la candidate cap-verdienne Cristina Duarte (24,5% des voix). Le Zimbabwéen Thomas Sakala arrive quant à lui troisième (13,6%). Le Tchadien Bédoumra Kordjé a obtenu 11,06% et le Tunisien Jaloul Ayed 10,96% des voix. Le Malien Birima Sidibé arrive juste derrière (9,55%). Le candidat Samura Kamara est arrivé dernier, avec 0,25% des voix.
Au cours des deuxième et troisième tours, les candidats Ato Sufian Ahmed (Éthiopie) et Birama Sidibé (Mali) ont été éliminés, comme, au quatrième tour, le candidat tunisien Jaloul Ayed et, au cinquième, le Zimbabwéen Thomas Sakala.
L’anglophone, Akinwumi Adesina, 55 ans, qui parle parfaitement français était soutenu par le président nigérian sortant Goodluck Jonathan et par son successeur Muhammadu Buhari. Son élection à la présidence de la BAD intervient après des mois de lobbying intensif sur tout le continent. Un homme qui « a fait ses preuves tout au long de sa carrière » a ainsi salué le président élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui prendra ses fonctions ce vendredi. Le candidat malien Birama Sidibé, pourtant soutenu à bout de bras par le président IBK, a été victime des contre-performances de la diplomatie et n’a pu réellement percer malgré ses compétences.
La BAD, cette institution multilatérale qui réunit les 54 pays africains plus 26 pays dits « non régionaux » a fêté également ses cinquante ans. Se capital est détenu à 40% par des non-régionaux comme la France, les Etats-Unis, le Luxembourg et d’autres pays occidentaux. Les 60% restants sont détenus par les pays africains.
A. DIALLO